On dit de moi que je ne suis pas étrangère.

On dit de moi que je ne suis pas étrangère.

On dit de moi que je ne suis pas étrangère.

Que je suis d’eau et de froid, de forêt et de rivière,

On dit de moi que je ne cours pas au milieu des couloirs sans fin,

Que je mange, que je bois, que je jouis, que je chante et que je ris.

On dit de moi que je dis et qu’ils disent,

Que je n’ai rien à dire.

Qu’ils n’ont rien dit.

Sans drame je ne peux être étrangère,

Je ne serai  qu’une passagère.

Odeur de routes lointaines, de pas de brise gelée,

De passeport d’empreinte humaine, de salive d’homme de jadis.

Et de toujours.

D’infinis va-et-vient, quand je le veux.

Quand je le décide.

De mille crépuscules sans eux, en cherchant…

Est-ce qu’ils les ont vus ?

On dit de moi que je ne suis pas loin, que tout est proche comme le baiser.

Que je ne meure pas.

On dit de moi que je suis capitaine de vents dominants,

Gouvernail que je caresse, assoiffée d’étoiles.

Dans les bras d’une mer alliée, me chuchotant une langue voisine.

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Je regarde, cherchant la terre.

Je regarde, cherchant la terre.

Je regarde, cherchant la terre, des eaux lointaines qui me reconnaissent

M’accueillant dans leurs bras.

Je rêve.

Qu’elles m’accueillent.

Je pleure le naufragé que je ne comprends pas.

Et je m’épuise.

Tu ne comprends pas ma  langue.

Et je m’épuise.

Fatigue commune qui nous relie.

Je survis dans mon rêve.

Qui est le mien.

Dans la fenêtre, un mur.

Je voudrais voir les gens se réveiller.

Rideau de gris que tout dissout.

Et dans mon ventre, je passerai des frontières d’oubli.

Espoir de chemins sans entraves.

De pas légers.

De papiers sans ciseaux.

M’atténuant j’avance, sans me cacher.

………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Passé un certain temps, j’ai commencé à me demander.

Passé un certain temps, j’ai commencé à me demander.

Passé un certain temps, j’ai commencé à chercher dans les plaines de blé.

Dans des lieux sans eau.

Dans l’abîme.

Et j’ai trouvé la graine.

Et le comment et le pourquoi apparurent.

Et le je ne sais pas et le je ne veux pas te raconter.

Le ça m’angoisse et le je ne comprends pas tes intentions.

Et je n’ai pas hésité.

J’ai continué à chercher.

Je vais continuer à te chercher, racine.

Et au cours de ma recherche, un nid.

Et une mort.

Un champ de coquelicots et l’odeur du safran doré.

Et au cours de ma recherche, un fil.

Et une famille.

Procession de silence qui chemine depuis longtemps.

Et dans chaque distance, un cri.

Et dans chaque cri, un souffle.

Et entourée de terre,

Je prends ma place dans ce pot.

En dansant sur le rythme que j’imagine.

Chanson anonyme qui continue son histoire.

Je n’invente rien.

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